Manifeste du bon usage des IA : garder son discernement en accord avec les valeurs du CJD

Chaque révolution technologique doit s’accompagner d’une réflexion sur notre relation à cette technologie dans un contexte qui évolue à une vitesse vertigineuse.

L’arrivée et le développement d’internet a pu constituer une révolution de nos modèles d’affaires et un formidable levier pour nos entreprises. Nous découvrons depuis peu, mais éventuellement bien tard, notre dépendance à des multinationales échappant à toute régulation, auxquelles nous confions des données sensibles qui échappent à toute notion de souveraineté.

Au CJD, nous avons pour ambition de mettre l’économie au service du vivant. Les intelligences artificielles challengent par essence cette ambition.

Dès lors, il ne s’agit d’être « pour » ou « contre », mais bel et bien de garder notre esprit critique pour cadrer un usage conforme à nos valeurs. Dans l’usage professionnel des IA, le discernement du dirigeant doit primer, comme l’humain doit primer sur la machine.

Nous plaidons pour un usage raisonné des IA, car en ce domaine chaque usage a un impact.

Les IA consomment des ressources naturelles et énergétiques, les besoins sont exponentiels et pourraient aboutir à moyen terme à une hausse spéculative du coût de l’électricité :

  • La consommation d’eau et d’énergie des IA est vertigineuse : est-ce que ma requête ne pourrait pas être traitée par un moteur de recherche classique ?*
  • Compte tenu du coût énergétique des IA, est-ce que j’ai vraiment besoin de les utiliser pour une éphémère publication sur Linkedin ?*

Les IA ne se soucient guère de copyright et se nourrissent des données que nous leur fournissons :

  • Est-ce que je confie à l’IA des données confidentielles ou personnelles de tiers sans leur consentement, en donnant des CV à analyser par exemple ?
  • À quel outil (et de quel pays) est-ce que j’accepte de confier des données parfois sensibles ?
  • Est-ce que les données que j’utilise sont réellement libres de droits ?

Les IA ont un impact sur les compétences et leur apprentissage :

  • Est-ce que mon usage contribue à la création de valeur plutôt qu’à la standardisation des contenus ?
  • Suis-je bien vigilant quant aux limites d’une IA dont la finalité est avant tout de me satisfaire ?
  • Est-ce que je garde bien une approche critique et humainement enrichie des contenus générés par IA ?

Confidentialité, droit de la propriété, qualité du résultat, sécurité et fiabilité des données, biais de perception, origine des données d’entraînement, impact environnemental, autant de sujets, autant de défis posés à qui se veut un dirigeant responsable. Car les IA vont certes nous faciliter la tâche mais mon usage va-t-il détruire l’activité de mon collègue, supprimer l’emploi de mon ami, de l’adhérent de ma section ?

Nous touchons là aux enjeux de préservation de notre chaine de valeurs, mais également à la liberté de tout un chacun d’être informé, non seulement de ce que l’on fait de ses données, mais également de la façon dont est produite l’information qui est fournie. Chacun doit avoir le droit de savoir si un contenu est généré par une IA, chacun doit avoir le droit de consentir à être enregistré par une IA, et chacun d’entre nous a le devoir d’en informer ses clients et collaborateurs.

N’attendons pas une réglementation qui, si elle s’avère nécessaire, prendra des années à être élaborée, adoptons dès à présent des comportements raisonnés et raisonnables pour une utilisation des IA conforme à nos valeurs.

Texte certifié sans IA

* Une intelligence artificielle (IA) générative utilise « 30 fois plus d’énergie » qu’un moteur de recherche classique, alerte la chercheuse Sasha Luccioni, spécialisée dans l’impact environnemental de l’IA.

*La quantité des ressources consommées par ChatGPT d’OpenAI pour une simple requête comme écrire un post de 100 mots équivaut à peu prés à une bouteille d’eau pleine et a suffisamment d’énergie pour allumer 14 ampoules LED pendant une heure.