Climat, inégalités : Soleil Vert, un film prophétique ?

Soleil Vert (Soylent Green), film de science-fiction américain de Richard Fleischer sorti en 1973, offre une vision prophétique de problématiques sociales, environnementales et économiques qui se trouvent aujourd’hui au cœur de nos débats contemporains.

Le film nous projette en 2022, dans une ville de New York surpeuplée de 40 millions d’habitants, étouffée par la chaleur et la pollution. Les pluies acides sont quasi-permanentes. La nourriture est devenue un luxe, remplacée pour la plupart par des substituts comme le Soleil Vert. L’intrigue suit le détective Thorn, enquêtant sur un meurtre qui le mènera à découvrir l’effroyable vérité derrière la production du Soleil Vert.

Surpopulation et crise écologique

L’œuvre dépeint un futur dans lequel l’humanité est aux prises avec une crise écologique majeure. Les océans sont mourants et la canicule est présente toute l’année en raison de l’effet de serre. La surpopulation a engendré une pression insoutenable sur les ressources naturelles de la Terre, rendant l’alimentation des masses dépendante d’un produit manufacturé, le Soleil Vert.

Poids des multinationales, complotisme et des inégalités

L’entreprise productrice du Soleil Vert jouit d’une puissance incontrôlée, qui n’est pas sans rappeler le poids des multinationales dans nos sociétés. Le héros découvre un secret bien entretenu par la multinationale : une société devenue anthropophagique sans le savoir. Le film montre également une société dans laquelle la division sociale est exacerbée. Une fracture abyssale s’est creusée entre une minorité fortunée et une majorité complètement démunie.

Euthanasie

011180373 2

La scène la plus marquante du film montre le suicide assisté du vieux professeur « Sol » Roth. Dans cette société dystopique de 2022, une personne peut décider de mourir quand elle estime avoir assez vécu. Le thanatorium est un lieu dédié à cet effet. Là aussi, ce thème fait écho à des problèmes éthiques très actuels.

2022… Le futur entrevu par Harry Harrison, l’auteur du roman qui a inspiré le film, entre en résonance avec notre société actuelle. Bien sûr, le film a vieilli. Si une chose ne peut être anticipée dans un film, c’est bien l’esthétique. Difficile de deviner comment se dessiner le futur, les formes qu’il prendra sur le plan esthétique. Mais le film ne présente pas un futur aseptisé à la Star Trek ; il montre au contraire la saleté ambiante. De même, pas d’emballement au niveau technologique : pas de voitures telles qu’on les imaginait à cette époque dans un futur plus ou moins proche. Voilà les éléments qui font de Soleil Vert un classique de la science-fiction.

Partager cet article