Holacratie : focus sur le cas Terre de Liens

Depuis la mise en place d’une organisation en co-direction, Terre de Liens, un mouvement citoyen qui a pour objectif de préserver les terres agricoles en préservant l’environnement et l’humain, a décidé d’adopter le modèle de l’holacratie. Sémawé,  société à mission qui accompagne les organisations et les équipes pour les aider à mieux travailler ensemble, les guide vers cette transition. 

L’holacratie est une innovation managériale qui repose sur des règles du jeu explicites. Elle permet l’alliance de la coopération et de l’intelligence collective tout en soutenant le leadership et les décisions autonomes. Cette approche implique que tous les membres de l’organisation soient inclus dans des processus décisionnels et le partage des responsabilités. Contrairement aux structures hiérarchiques traditionnelles où les décisions sont prises de haut en bas, l’holacratie distribue l’autorité et encourage la création d’équipes auto-organisées. Ce système favorise l’autonomie et la collaboration.

Changement de direction, changement de management 

 Suite au départ du fondateur en 2022, la direction de Terre de Liens a été reprise par trois personnes : Hugo Arnaud, Matthieu de Cointet et Gabriela Calmon. Partant d’un besoin de réappropriation de la raison d’être de l’organisation, les trois co-dirigeants ont identifié leur besoin d’éclaircir leurs périmètres de décisions, ils se sont donc intéressés à l’holacratie et ont ainsi fait la rencontre d’Aliocha Iordanoff — fondateur de Sémawé. 

Cette nouvelle méthode de management leur permet de clarifier leurs responsabilités et périmètres de prise de décisions pour que leur nouveau fonctionnement à trois soit lisible auprès des administrateurs et de l’équipe Terre de Liens. D’un point de vue ressources humaines, ce changement de management vers l’holacratie permet également la précision des rôles et redevabilités de chacun. En un an, l’organisation Terre de Liens est passée de 17 à 29 salariés, soit un recrutement de +12 personnes.

 La mise en place de l’holacratie

 Pour les accompagner dans ce changement, l’organisation a fait appel à Sémawé. La mise en place de l’holacratie s’est faite en plusieurs étapes :

  1. L’évocation et l’explication de l’holacratie par la co-direction, en expliquant à l’équipe qu’un accompagnement était nécessaire pour partage l’intention et les raisons du changement de gouvernance
  2. L’intervention de Sémawé auprès de l’équipe et du bureau pour répondre aux premières interrogations et clarifier les étapes à venir.
  3. L’organisation d’un séminaire d’embarquement pour l’ensemble de l’équipe pour que chacun et chacune découvre ce que veut dire d’adopter l’holacratie comme mode de gouvernance interne.
  4. La mise en place de sessions de formation pour que les équipes s’approprient l’état d’esprit, le vocabulaire et les processus de réunion 

L’accompagnement de Sémawé vise à effectuer un transfert de compétences vers Terre de Liens afin de favoriser le coaching interne. Le but est de rendre l’organisation autonome pour pouvoir former eux-mêmes leurs nouveaux salariés. 

Cette migration vers l’holacratie est un véritable investissement et demande du temps. Il s’agit également de la première grande décision de co-direction. « Symboliquement cela nous permet de marquer le changement, c’est une nouvelle organisation pour la Fondation et c’est cohérent avec le modèle de société que nous souhaitons », explique Hugo Arnaud, l’un des co-directeurs de Terre de Liens. 

 Des résultats déjà visibles 

 Après un an de pratique de l’holacratie, Terre de Liens perçoit de nombreux changements positifs. L’organisation a constaté que les réunions étaient plus efficaces et plus courtes (45 minutes au lieu d’une heure). En petits cercles comme en grands cercles, il y a plus de sujets traités pour moins de temps consacré. 

Outre l’efficacité des réunions, l’équipe opérationnelle de l’organisation s’approprie les principes de l’holacratie et challenge davantage la direction pour clarifier sa place et son autonomie. Malgré tout, cette forme de management n’est pas encore adoptée par tous les collaborateurs de l’entreprise et certaines personnes n’osent pas prendre de décisions par elles-mêmes alors qu’elles le pourraient. Il y a encore quelques demandes de validation. Pour Hugo Arnaud, « notre organisation est assez complexe : il y a des métiers très différents (communication, gestion des fermes…), et nous sommes un mouvement qui regroupe des entités différentes (Fondation, Entreprise d’investissement solidaire et Réseau associatif). Le visuel de notre organisation sur le logiciel Holaspirit nous aide à rendre les rôles lisibles dans les différentes structures et auprès des parties prenantes avec qui nous sommes en lien. »

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