Manager par le cœur, ou l’art de faire émerger un nouveau leadership

Lors de la Rencontre du Réseau du 8 décembre dernier, les membres du CJD ont eu le plaisir d’assister à l’intervention de Florence Guemy, directrice générale de Bayard et Stéphane Jasmin, coach en management. Lors de cette table ronde consacrée au « management par le cœur » et animée par Sandrine Mouchet, coach d’entreprise et thérapeute, les intervenants ont pu partager avec les dirigeants présents la définition d’un management bienveillant et de son application concrète en entreprise.

Pour Florence Guemy, la dimension humaine, la relation est prépondérante dans la vie de l’entreprise, plus que le résultat. Il importe de manager par le cœur. Mais comment ? D’abord, il faut tenir compte du monde dans lequel on vit. L’entreprise a un impact sur le monde, une utilité sociale. Ensuite, il faut se décentrer, penser au projet d’entreprise. Pour terminer, il faut se représenter son leadership, sortir des carcans, être dans la conscience et l’humanité, refuser la domination. Manager par le cœur, c’est développer une puissance qui reconnaît ses limites.

« Diriger par le cœur et avec amour, c’est tenir compte du fait que l’entreprise à un impact sur le monde qui dépasse son résultat opérationnel. Il faut avoir une vision holistique, une vision 360° de ce qu’on fait avec les conséquences économiques d’une part qui sont très importantes, mais aussi de la cohérence du point de vue social, de l’impact sur la société et l’environnement. Cette triangulaire-là est absolument décisive. Et ensuite, il faut se décentrer, sortir de son ego et penser au projet de l’entreprise. Quel est l’impact du projet sur le public auquel je le destine » ? »

Bisounours ? Florence Guemy s’en défend. Manager par le cœur est un choix, qui donne des résultats importants. C’est un ressort sur lequel appuyer son leadership. La bienveillance, ce n’est pas d’être toujours gentil, mais de faire grandir l’autre, parfois dans la controverse.

Stéphane Jasmin, ingénieur de formation, a décidé de se consacrer à la relation humaine. Après avoir évolué professionnellement dans un environnement très dur, il a su dire stop et se réorienter vers le coaching. « Il y a de la force à ne pas en mettre », aime-t-il à dire. Car on n’intervient pas dans l’entreprise uniquement avec la tête, sa raison. Il faut faire émerger la force du cœur pour s’appuyer sur elle et s’engager dans d’autres rapports, pour devenir des égaux et abolir les rapports de domination. La bienveillance, c’est « bien veiller » à se rendre conscient de ce qu’il faut faire, à rendre les autres capables. Plus concrètement il s’agit de construire de la sérénité, d’avoir moins peur, d’identifier les leviers de l’estime de soi.

Crédit photo : Kelly Sikkema – Unsplash

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