Pour un dialogue fécond avec les peuples premiers 

Présent à la Rencontre du Réseau du 8 décembre dernier, Eric Julien nous a transmis un peu de l’amour qu’il porte pour les Indiens Kogis de Colombie, qui ont tant de choses à nous apprendre. Tant de choses que nous avons oubliées. 

Éric Julien est géographe et consultant. Et un proche des Indiens Kogis. Leur rencontre s’est produite il y a environ trente ans, lorsqu’il a été sauvé d’une embolie pulmonaire par les Kogis alors qu’il faisait du trekking dans la Sierra Nevada de Santa Marta. Depuis cet événement marquant, Eric Julien a partagé sa vie entre son travail de coach formateur en entreprise et son engagement auprès de l’association Tchendukua — Ici et Ailleurs, qu’il a fondée en 1997 pour venir en aide à ce peuple. Cette association œuvre principalement autour de quatre objectifs. 

  • D’abord, pour la restitution des terres ancestrales au profit des peuples indigènes de la Sierra Nevada de Santa Marta en Colombie, notamment les Kogis et les Wiwas. Cette démarche vise à rétablir les droits des communautés indigènes sur leurs terres et à soutenir leur autonomie et leur mode de vie traditionnel. Tchendukua agit pour acquérir légalement ces terres. Cela peut impliquer la négociation avec les propriétaires actuels, l’achat des terres ou la recherche de moyens juridiques pour restaurer les droits des peuples autochtones sur leurs terres ancestrales. Ce processus a déjà permis de récupérer 200 000 hectares de terres et la réinstallation de nombreuses familles sur ces territoires. 
  • L’association s’implique également pour la reconnaissance et la valorisation des connaissances et des pratiques traditionnelles des peuples indigènes, notamment en matière d’agriculture, de médecine traditionnelle et de gestion des ressources naturelles. Tchendukua soutient la protection des sites sacrés et le maintien des pratiques rituelles, qui sont essentiels à la spiritualité et à l’identité culturelle des peuples indigènes. 
  • Autre axe fort : agir pour la reforestation et restaurer les écosystèmes dégradés. Cela implique la plantation d’espèces d’arbres indigènes et la restauration des habitats naturels pour favoriser la biodiversité. Tchendukua s’engage dans la protection des espèces animales et végétales endémiques de la région, qui sont souvent menacées par l’agriculture intensive. L’association travaille en parallèle avec les communautés indigènes pour promouvoir des pratiques de gestion durable des ressources naturelles, en harmonie avec l’environnement. 
  • Enfin, Tchendukua facilite les échanges de connaissances entre les peuples indigènes et le monde extérieur, notamment via des ateliers, rencontres ou conférences. Cela permet de mailler savoirs traditionnels et approches modernes, notamment en matière de gestion environnementale et de développement durable. L’association encourage la collaboration entre les communautés indigènes et des experts dans divers domaines (écologie, sociologie, anthropologie, etc.) pour enrichir mutuellement leurs connaissances. 

Fin septembre, pendant trois semaines, des représentants des Kogis sont venus en France pour échanger et transmettre leur savoir ancestral sur la préservation de l’environnement. Ils sont venus faire un diagnostic sur le Bassin du Rhône depuis la source du Rhône jusqu’à son embouchure. De passage à Grenoble, ils ont dialogué avec une cinquantaine de scientifiques, des élus, mais aussi des lycéens. Une initiative portée par le Lab du vivant, composé de Jeunes Dirigeants du CJD Grenoble.

Crédit photo : Niels van Altena – Unsplash

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