Retour sur les vœux intranquilles de Camille Etienne 

La rédaction a été touchée par les vœux de Camille Etienne, présidente de la République pour un soir. L’occasion de faire un retour sur l’année qui s’est écoulée et de porter son regard rempli de craintes et d’espoir sur 2024. 

Camille Etienne s’est prêtée au jeu. Médiapart lui a demandé de présenter ses vœux à la nation, comme si elle présidait notre pays. Des vœux qui tranchent avec ceux que nous avons l’habitude de recevoir le chaque 31 décembre, à 20 h. La présidente assume sa vulnérabilité et entend rassembler la nation et mettre fin au « combat » entre boomers et millennials.  

Au début de chaque année, on ne sait pas si celle-ci sera épopée ou naufrage. Cette année 2023 a été héroïque, avec la réforme des retraites et les méga-bassines qui ont suscité une résistance farouche. Face à l’injustice et les attaques contre l’environnement, il est de notre responsabilité de résister, de refuser de coopérer, de démissionner. 2023 a été aussi une année où le monde s’est enflammé au sens propre du terme, avec les incendies au Canada ou en Australie. En France, l’année a été marquée par la misère, par les difficultés des Restaurants du cœur qui croulent sous les sollicitations. 

Cette année a été aussi celle des femmes qui, enfin, ont parlé et désigné leurs agresseurs, fussent-ils des monstres sacrés. Une année où 2500 migrants sont morts en Méditerranée. Une année où la loi immigration vient séparer l’humanité, alors qu’il n’y a pas d’étranger sur cette terre.  

En 2023, les travailleurs invisibles qui ont été jetés en pleine lumière avec la pandémie sont redevenus invisibles. 

Et puis il y a eu l’horreur du 7 octobre, et la guerre qui ravage Gaza. 

N’y a-t-il pas un peu d’indécence, dans ce contexte, à souhaiter du bonheur à son prochain ? N’est-il pas injuste d’être joyeux ? Non, il faut : panache, impertinence et joie. C’est une affirmation de notre dignité. On peut se permettre les grands mots. 

De la joie… et rester intranquilles. Savoir se soulever, désobéir quand les lois deviennent injustes. 

Et peut-être le plus important : dire à nos enfants qu’ils arrivent au début d’une nouvelle histoire, et non à sa fin. 

Crédit photo : Cristian Escobar – Unsplash

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